It’s that time again!

Four years have passed, and it is time for another Pseudo-election in Iran. This time Khamenei seems to have decided not to leave any space to anyone but the revolutionary guard (which is not the same as the guardian council [1]) and has decided to disqualify Hashemi.

The relationship between the two is a complex one. During the last years of Khomeini and the Iran-Iraq war, Hashemi was appointed as the deputy commander in chief of the armed forces, in addition to being the president of the Iranian parliament. At Khomeini’s death, he seems to have thought that the president of the Islamic republic would be the most powerful organ of the regime. This would explain why he manoeuvred to have Khamenei (then president) elected by the assembly of experts as the new leader, becoming himself the president for the next 8 years.

History will prove him wrong, as Khamenei, with the support of the military, has claimed more and more powers for himself, reducing all other organs to little more than puppets. I do not expect the new elections to change anything in that matter.

That being said, TV debates have started, and they seem to be every bit as interesting as the ones for the 2009 elections. Rooz online has a nice article about the debate and the current government’s reaction. Unsurprisingly, they (the current government) are denouncing the denouncers!

1. The revolutionary guard is a « secondary » army set up right after the 1979 revolution mainly out of fears of a coup d’etat by the regular army. Their importance grew during the war, and they now notably control all the missile arsenal. The guardian council is a legislative chamber of 6 law experts and 6 religious experts appointed mostly by the leader. Its duties include verifying the compatibility of votes legislation with the constitution and Islamic laws, certifying elections, and disqualifying candidates.

C’est qui ce Montazeri?

Le grand Ayatollah [1] Hossein Ali Montazeri était l’une des grandes figures de la révolution islamique en Iran, aux côtés des Ayatollahs Khomeini et Taleghani. Tous les trois avaient passé une grande partie de leurs vies en exil ou en prison, et avaient atteint les plus hauts rangs du Chiisme. Taleghani, premier Imam de vendredi de Téhéran, décéda un an après la révolution. Il ne restait alors que Khomeini et son ancien élève, élu premier président de l’assemblée des experts.

Ensemble, ils mirent en place le régime du « Vélayat-e-faqih », littéralement « patronnage du savant ». Sans rentrer dans les détails, disons que leur régime idéal est chapeauté par un expert vertueux. Cet expert doit, dans leur vision, être  nécessairement un « Marjaa », littéralement « référence », c’est à dire un dignitaire chiite du plus haut rang, réputé capable de proclamer des fatwas. Khomeini devint le premier guide de la révolution, et Montazeri sera  élu comme son successeur par l’assemblée des experts.

Il est assez difficile de savoir ce que pensait vraiment Khomeini. Il a maintes fois répété que cet expert n’avait pas un pouvoir absolu, qu’il devait être surveillé par le peuple (« Si je mets un pied de travers, il est du devoir du peuple de me dire : Tu as mis un pied de travers »), et que le vote populaire devait être la vraie référence. Il s’est même opposé, aux débuts de la révolution, à l’entrée des religieux en politique et notamment pour le poste de président, qui sera donc occupé par le laïc Abolhassan Banisadr.

Mais dans le même temps, les différents courants subirent systématiquement la répression. Les moudjahidines qui étaient protégé par l’Ayatollah Taleghani furent persécutés après la mort de celui-ci. Avec la prise d’otage à l’ambassade des États-Unis et la guerre contre l’Irak (1980-1988), ce furent cette fois les nationalistes qui étaient évincés, pour finalement laisser place qu’aux religieux. Même le grand Ayatollah Shariatmadari sera mis en résidence surveillée pour avoir contredit le « Vélayat-é-faqih ».

Ceci nous amène jusqu’aux années Khamenei (comme président de la république de 1981 à 1989) et Moussavi (Premier ministre de 1984 à 1989). À l’époque, le président a assez peu de pouvoir. L’armée est sous les ordres du guide (Khomeini donc) qui a nommé Hashemi Rafsandjani comme son représentant pour gérer l’armée, et c’est le premier ministre Moussavi qui gère l’économie. C’est à cette époque que Moussavi a acquis sa bonne réputation de gestionnaire, ayant réussi à tenir un pays en proie à la guerre et l’embargo. Moussavi et Khamenei ne s’apprécient guère. Ce dernier ne cesse d’essayer de l’évincer, mais Moussavi, soutenu par Khomeini, reste au pouvoir. Montazeri se range aussi derrière Moussavi, déclarant Khamanei « incapable de gèrer même une boulangerie ».

La situation se retourne à la fin de la guerre. Khomeini est gravement malade, et les décisions prises par lui (ou son bureau) dans la dernière année de sa vie sont étranges. Il proclame la Fatwa contre Salman Rushdi et accepte le cessez-le-feu avec l’Irak. Les moudjahidin du peuple tentent une incursion armée depuis l’Irak qui se solde par une défaite cuisante. Cet événement déclenche une vague d’exécution des prisonniers politiques dans les prisons du pays.

Montazeri marque son désaccord en envoyant une lettre à Khomeini. Son gendre, un des commandant du corps des gardiens de la révolution, fait de même. Khomeini le désavoue et lui retire son titre de dauphin (On ne peut retirer le titre de Grand Ayatollah). Son gendre sera exécuté.

Après la mort de Khomeini, Khamenei accède au grade de guide. C’est une surprise, Khamenei n’étant pas parmi les religieux les plus qualifiés. Il fait modifier la constitution pour permettre son élection en rayant l’obligation d’être un marjaa, octroie plus de pouvoir au guide, et supprime le poste de premier ministre. Moussavi se retire de la vie politique, Hashemi Rafsandjani est élu président.

Montazeri se retire à Qom, où il continue à enseigner. Deux discours dans lesquels il critique les tendances dictatoriales du régime et surtout l’incapacité de Khamenei, entraînent son assignation à résidence. Il continue néanmoins à publier des communiqués pour soutenir les réformateurs et la liberté en général. En 2003, le régime craignant des manifestations en cas de sa mort en détention, enlève les barrières entourant sa maison.

Montazeri était une figure très respectée en Iran, et surtout auprès des réformateurs. Le régime avait essayé d’effacer toutes les traces de son existence en enlevant toutes les mentions de son rôle lors de la révolution dans les manuels scolaires et en rebaptisant les rues qui portaient son nom. Montazeri avait néanmoins gardé de nombreux fidèles à travers le pays qui voyaient en lui un martyr de la liberté. Il n’a cessé de défendre les droits civiques et de combattre le « Vélayat-e-Motlaghé », c’est-à-dire l’idéologie défendue par Khamenei prônant une obéissance totale au guide.

1- Ayatollah signifie littéralement “signe de Dieu”. C’est le plus haut rang religieux de l’Islam Chiite. Il n’y a pas d’hiérarchie entre les ayatollahs. Chaque croyant est libre d’adopter les enseignements d’un Ayatollah de son choix, à condition qu’il soit vivant. Il y en a une petite dizaine, habitant généralement en Iran ou en Irak.

Ayatollah Montazeri est décédé

… de mort naturelle dans son sommeil. Il était une grande figure de la révolution au  coté de Khomeini, et avait même été désigné comme le successeur de celui-ci par l’assemblée des experts en 1985. Mais en 1988, suite à une vague d’exécution des opposants, il envoie une lettre de protestation à Khomeini, ce qui entraîne sa disgrâce.

À la mort de Khomeini, la constitution a même dû être modifiée pour permettre à Khamenei, qui n’avait pas un rang religieux aussi élevé, de devenir guide.

Montazeri a continué à enseigner à Qom. En 1997, il est assigné à résidence  après un discours condamnant le fait que Khamenei accepte de répondre aux questions religieuse et déclarant : « Ce monsieur n’est pas autorisé à proclamer des fatwa … il a sali l’image du clergé chiite. »

Il ne sera libre qu’en 2003. Et ne cessera de soutenir la lutte pour la démocratie en Iran. Son enterrement demain sera l’occasion pour de nouvelles manifestations de l’opposition à Qom, Téhéran et d’autres villes comme Isfahan, où le basar devrait rester fermé. Le gouvernement avait d’ailleurs exigé son enterrement immédiat.

Le corps

Photo publié par Roozonline.com

A comics story

I have already written about Nik Ahang Kowsar, the exiled artist who publishes his work in RoozOnline.com, the journal of the exiled (as i like to call it). Here are two more:

"Estekhare" By Nik Ahang Kowsar

"Estekhare" By Nik Ahang Kowsar

This one, published last wednesday, represents Hodjatol’Eslam Ali Akbar Hashemi Rafsanjani wondering about what he should say in his speech. The act of using a « Tasbih » for divination is called « Estekhare » in persian (it’s an Arab word). One usually starts from a random position, and counts the pieces until the end, changin one’s decision at each one. The last decision is the one to take. The text reads:

« … I should tell everyone to go f*** themselves.

… I should not tell everyone to go f*** themselves.

… »

"New clothes" by Nik Ahang Kowsar

"New clothes" by Nik Ahang Kowsar

This one, published right after the speech is quite self-explanatory. The text reads : « Congratulations ».

While not directly opposing Khamenei, Hashemi has affirmed his positions obviously enough for the protesters to be quite satisfied, and conservatives very angry. But Hashemi’s influence makes him a not so easy target. He traveled to Mashad on saturday evening, officialy to pray and talk with « Marjaes », who are high shia dignitaries. The game is far from over.

La fin de la république

Nik Ahang Kosar est un grand caricaturiste Iranien. Il a dû quitter l’Iran il y a quelques année suite à une polémique sur une de ses caricatures, et depuis travaille pour RoozOnline, un journal sur internet écrit par de très célébres journalistes en exil.

Sur la colonne, il est écrit : « Républicité ». Le personnage est Ahmad Jannati, un religieux très conservateur, à la tête du conseil des gardiens de la révolution, organe qui a validé les élections mardi dernier.

La fin de la république

Un peu d’histoire

Ce billet est l’occasion d’en dire un peu plus sur Mir Hossein Moussavi, personnage au coeur de l’actualité Iranienne mais qui reste très mystérieux aux yeux de mon entourage.
Ce que je sais de Moussavi commence pendant la guerre Iran/Irak. Il est nommé premier-ministre. A l’époque, Khomeini est encore le guide, et Khamenei (le guide actuel) est président. Le président à l’époque a un rôle très symbolique, la guerre étant géré par Khomeini, et l’économie par Moussavi. Il s’en sort notoirement bien, avec un système de rations, qui permet une juste distribution des biens dans le pays sous embargo.
Khamenei et Moussavi ne s’entendent pas. De fréquents accrochage ont lieu entre les deux, mais Moussavi garde sa position grâce au soutien de Khomeini. A la mort de celui-ci, Khamenei est nommé guide. La constitution est modifiée. La position du premier ministre supprimée, et ses pouvoirs transmis au président. Moussavi ne se présente pas aux élections, et c’est Rafsandjani qui sera élu pour deux mandants.
A la fin du deuxième mandat, les espoirs des réformateurs tournent vers Moussavi. Après une longue hésitation, il refuse finalement de se présenter, et ça sera Khatami, ancien ministre de la culture déchu pour son ouverture, qui sera largement élu.
Cette élection, qu’on appelle « l’événement du 2 khordad » (khordad est le 3e mois du calendrier persan) fait souffler un vent de liberté en Iran. Mais Khatami se heurte très rapidement à l’opposition de l’assemblée, puis, après les élections législatives qui consacrent les réformateurs, du conseil des gardiens (qui dispose d’un droit de véto sur les lois) et celle de Khamenei.
Cette opposition atteint des sommets quand la quasi totalité des députés réformateurs voient leurs candidatures pour un deuxième mandat rejeté par le conseil des gardiens (qui a aussi le pouvoir d’approuver ou refuser les candidatures à l’assemblée et à la présidence). Il s’en suivit une démission en groupe:


Les conservateurs remportent (forcément) les législatives. Deux ans plus tard, les élections, boycotté par une large partie de la population qui est déçu du sort des réformateurs, et déjà entachées par des soupçons de fraude contre Karroubi, tournent à l’avantage de Ahmadinejad.
Et c’est après 4 ans de règne d’Ahmadinejad, qu’un mouvement populaire se manifeste en faveur de Khatami. Il est poussé à présenter sa candidature, tout en affirmant, comme à la première fois, qu’il se retirerait si Moussavi se présente. Et cette fois-ci, Moussavi y va.
Je ne sais pas quelles étaient ses intentions à la base. Je ne sais pas si, conformément à ce qu’il a affirmé pendant les débats télévisé, il a décidé de se présenter en constatant la situation désastreuse de l’économie, et l’irrespect des autorités vis-à-vis de la loi. Toujours est-il, que la où d’autres avant lui ont failli (cf. Khatami lors du massacre de 1999), il est resté, et il a résiste. il est devenu ce héros de tragédie, cette idole, ce symbole qui manquait depuis Banisadr à l’opposition en Iran.

Le grand jour?

Moussavi est en ce moment même en train de faire un discours devant les manifestants. Il vient de déclarer être prêt à mourir en martyre.

Les manifestants sont attaqués à coup de gaz lacrymogène et d’eau bouillante. Les hélicoptères déversent un liquide sur les manifestants, mais on ne conait pas encore la nature de ce liquide. Certaines ambassades on t déclarer être prêts à servir de refuge aux blessés.

La police avait complètement bouclé la place Enqelab (La révolution) où les manifestations devaient prendre place aujourd’hui, mais il semble que les manifestants soient très nombreux :

Après le discours de Khamenei hier où il a ordonné l’arrêt des manifestations, tous ces gens dans les rues sont autant de désavoeu pour lui. Lui qui pasait pour une éminence grise, sans jamais dévoiler directement ses ordres, a certainement dû s’impliquer beaucoup plus que e qu’il aurait souhaité. SOn discours doit êter pris comme un signal à ses forces, de la même façon que son discours en  1999 était suivi par le massacre des manifestants.

Et maintenant?

Une semaine après cette élection, et au bout de tant d’événements, il est temps de se demander quelle pourra être l’issue de cette agitation ? Malheureusement, j’en suis réduit à émettre des hypothèses basées sur le très peu d’informations qui arrivent ici, qu’il est de surcroît quasi-impossible de vérifier.

Le mouvement commencé le week-end dernier ne faiblit pas. Il y avait encore des centaines de milliers de manifestants hier dans les rue de Téhéran, habillés en blanc en signe de deuil pour les victimes des derniers jours. Aujourd’hui, le rendez-vous était fixé aux alentours de l’université de Téhéran, où la prière du vendredi sera célébrée par Khamenei lui-même (C’est plutôt rare, cette tâche étant en général délégué à d’autres religieux. Khamenei se réserve pour les grandes occasions). Mais ces manifestations ont été reportées à demain.

Entre temps, les violences continuent. On parle de dizaines de morts, surtout parmi les étudiants. Dans les villes de provinces, des centaines de manifestants sont arrêtés. Certains sont kidnappés et torturés. Les arrestations visent aussi des activistes politiques. Des individus armés se présentent à leur domicile et les amènent, sans aucun mandant, ni de précision sur leur destination.

Et maintenant ? Il est difficile d’imaginer le succès du mouvement si les manifestations continuent comme jusqu’à maintenant. Le temps jouent contre les manifestants, qui n’obtiennent pas de réelle avancée tout en laissant le régime préparer ses forces qui sont le corps des gardiens de la révolution (le « Sépah », une deuxième armée) et sa milice, le Basidj.

Face à eux, des manifestants nombreux mais désarmés et mal organisés. D’ailleurs, la proposition de Khamenei portant sur le recomptage partiel des votes apparaît surtout comme une tentative de gagner du temps.

Reste qu’il n’est pas facile de prévoir le comportement de la police et de l’armée, qui sont beaucoup moins fanatiques que le Sépah et le Basidj, et qui pourraient rejoindre les rangs des manifestants. Mais il n’y a aucune certitude à ce sujet.

Pour le moment, la fin la plus probable me semble être une répression semblable à celle d’il y a 10 ans contre les étudiants. Le mouvement semble trop désorganisé, et il n’y a pas de leader avec une vision globale. Ajoutez à cela l’impossibilité de s’organiser à cause des limitations massives des moyens de communication, et vous saurez pourquoi je ne suis pas très optimiste.

The hidden message

From here

Tehran Times is the Iranian government’s English newspaper. And while it follows the official line in almost all sections, there is someone in charge of the poetry section who seems not so willing to cooperate. Here are his choices for these last days :

Tuesday
Now, while thou hast the power of utterance,
Speak, O brother, with grace and kindness
Because tomorrow, when the messenger of death arrives,
Thou wilt of necessity restrain thy tongue.

(Sadi)

Wednesday
Beware of the smoke of internal wounds
Because at last an internal wound will break out.
Forbear to uproot one heart as long as thou canst
Because one sigh may uproot a world.

(Sadi)

Thursday
Hafez, thy praise alone my comrades sing;
Hasten to us, thou that art sorrowing!
A robe of honour and a harnessed steed
I send to thee.

(Hafez)

I hope he’s ok.

Vote bulletins found near a highway in Tehran

Someone on Facebook claims to have found around a thousand vote bulletins near a highway in Tehran, and managed to secure five of them. He has posted a scan, showing a folded bulletin with Rezai’s name.

In can not certify any of these, but I am intrigued how he managed to get even one bulletin. In Iranian vote offices, you get a blank bulletin by giving in you identity papers, and you can only get them back by tossing a folded bulletin.

Français :

Quelqu’un sur Facebook déclare avoir trouvé des bulletins de vote pliés près d’une autoroute à Téhéran et a mis un scan d’un des bulletins, sur lequel on peut lire le nom de Rezai.

Il est intéressant de noter qu’en Iran lors du vote, on obtient un bulletin vierge en donnant ses papiers d’identité, et on ne les récupère qu’en mettant le bulletin plié dans l’urne. Il n’est donc pas normal de trouver des bulletins dans la nature après une élection.

Bulletin

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